Résumé
La quasi-totalité de la planète est frappée de plein fouet par la crise sanitaire mondiale sans précédent: la COVID-19. Le virus a un taux de létalité évalué entre 2 % et 3 %. Il tire ses origines de la Chine, précisément dans la ville de Wuhan, considérée comme foyer originel de la pandémie. En RDC, selon les dernières statistiques de l’INRB du 22 juin 2020, la COVID-19 a déjà atteint plus 6027 personnes contaminées et 135 décès à travers le pays. Depuis le début de cette pandémie, plusieurs Etats ont édicté des mesures sanitaires drastiques pour minimiser les risques de contamination. Parmi ces mesures, l’on note également le confinement, la distanciation sociale, la quarantaine, la fermeture des frontières et des lieux publics, le port des masques et/ou des gants, le lavage obligatoire des mains, les restrictions de déplacement, etc.
Cependant, en dépit de ces mesures, certaines activités commerciales restent ouvertes notamment les pharmacies, stations-services, supermarchés, etc.). Toutefois, il convient de constater que les gens se livrent à la manipulation des billets de banque et des pièces de monnaie dans cette période de COVID-19, ce qui peut constituer un risque potentiel de contamination au coronavirus. Selon une étude de l’Université de la Ruhr publiée le 6 février 2020, les cellules du coronavirus pourraient persister en moyenne 4 à 5 jours sur certaines surfaces comme le papier ou le verre. Face à ce risque de propagation lié à la manipulation des billets de banque et des pièces de monnaie, les Banques centrales des Etats recommandent l’utilisation de la monnaie électronique et scripturale en lieu et place des billets de banque et pièces de monnaie pendant cette pandémie.
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Devant la propagation exponentielle de la pandémie du coronavirus qui affecte le globe, une autre problématique mérite d’être prise au sérieux : l’utilisation des billets de banque et pièces de monnaie constitue-t-elle un danger susceptible d’exacerber la propagation de la COVID-19 ?
Faut-il proscrire ou diminuer les paiements en espèces ? Les réponses à ces questions divergent.
En effet, certains pays de la planète notamment la Chine ont résolu de désinfecter leurs monnaies avec des ultra-violets et des températures très élevées 3 avant de les placer sous scellés et de les isoler pendant 7 ou 14 jours.4 Pékin détruit même ceux qui viennent des zones surcontaminées.
La Corée du Sud s’est placée dans son sillage, en retirant tous les billets de banque de la circulation pendant deux semaines, le temps de les nettoyer en profondeur.
Et aux États-Unis, les dollars qui reviennent d’Asie sont désormais placés en quarantaine. La Réserve fédérale les stocke pendant 7 à 10 jours avant de les remettre en circulation.
Cependant, d’autres pays ne considèrent pas le risque de propagation du coronavirus par les billets de banque. C’est le cas de la France à travers la Banque de France qui soutient qu’il n’y a aucun signe que les billets de banque soient particulièrement porteurs du virus. Elle insiste uniquement sur la prise en considération des gestes barrières.5
Face à la crise liée à cette pandémie, les Banques Centrales à travers le monde ne sont pas restées à l’écart pour prendre des mesures de promotion des paiements électroniques; une façon pour elles de lutter contre la propagation du coronavirus.
A l’exemple de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui a publié le 21 mars 2020, le communiqué relatif aux mesures de promotion des paiements électroniques dans le contexte de la lutte contre la propagation du coronavirus.
Par ailleurs elle invite l’ensemble de la communauté bancaire et les établissements de monnaie électronique de la BCEAO d’encourager les populations à limiter les contacts physiques grâce à l’utilisation des paiements digitaux.
Parmi ces mesures, il est évoqué l’assouplissement des conditions d’ouverture des comptes de monnaie électronique.
C’ est dans la même perspective que la Banque Centrale du Congo (BCC) a publié depuis le 24 mars 2020 un communiqué de presse portant sur les mesures qui visent à atténuer l’impact négatif de la COVID-19 sur l’économie congolaise.
Dans ce communiqué, la BCC invite la population congolaise, les établissements de monnaie électronique (EME) et les établissements de crédit à vivement utiliser les moyens de paiement électronique notamment M-Pesa, Airtel-Money, Orange-Money ainsi que l’utilisation des distributeurs automatiques afin de réduire le risque de contamination de la COVID-19 due à la manipulation des espèces.
En outre, la BCC a misé sur l’utilisation de la monnaie électronique et scripturale, par les entreprises et services publics en vue du règlement des factures ainsi que du paiement des taxes et impôts.7
Il convient de noter que les mesures de la BCC relatives à l’utilisation des moyens de paiement électronique notamment le Mobile money et les cartes bancaires ont pour objectif principal de limiter le contact physique pendant les transactions en vue de réduire le risque de propagation du coronavirus.
Pour mémoire, la monnaie électronique est une forme de monnaie qui contient des caractéristiques spécifiques notamment « la dématérialisation ». Cette dématérialisation se traduit par la réduction au strict minimum de l’utilisation des éléments matériels.
Au regard de ce qui précède, la monnaie électronique et scripturale demeurent des moyens de paiement idéalement recommandés pendant cette période de crise sanitaire mondiale, en vue d’éviter les risques de propagation de la COVID-19.